LE METAVERSE ENTRE LA RÉALITÉ ET L’ILLUSION!

Le terme metaverse (métavers en français) est issu de la contraction de deux mots: meta et universe. Et c’est en 1992 que Neal Town Stephenson introduit le terme metaverse pour décrire un monde parallèle accessible via un casque de réalité virtuelle. Neal Town Stephenson est un auteur de science-fiction américain, plusieurs fois lauréat du prix Locus Award, un prix littéraire américain décerné chaque année pour récompenser les meilleures œuvres de science-fiction, de fantaisie ou d’horreur. En effet, ce terme a été introduit dans le roman de science-fiction intitulé « Le Samouraï virtuel » (Snow Crash dans sa version originale en anglais), qui l’a rendu célèbre dans les années ‘90. Dans ce roman, Stephenson met en scène une Amérique où les sectes religieuses et les mafias prolifèrent sur fond de désorganisation de l’État fédéral américain. Le metaverse est construit donc sur les deux notions de « meta » (autour) et « verse » (univers), ce qui signifie donc littéralement univers parallèle ou univers alternatif. En effet, si l’on revient aux origines des mots composant le terme, méta est un préfixe qui provient du grec (μετά). Il désigne l’après ou l’au-delà pour exprimer le fait d’aller au-delà. Les personnages principaux de ce roman sont: Hiro vivant à Los Angeles, territoire indépendant ne faisant plus partie des États-Unis et principalement contrôlé par des particuliers fortunés. Hiro est décrit comme un génie, un hacker confirmé mais souffrant de troubles d’adaptation sociale, il doit donc travailler comme livreur de pizzas pour s’en sortir et plus précisément pour le compte de la mafia américaine (Cosa Nostra), qui a été transformée en société. Bob Rife, un riche entrepreneur qui a développé le Snow Crash (même titre que le roman), une drogue qui attaque le cerveau humain et désorganise le système nerveux, avec la particularité d’agir également comme un virus dans le monde du metaverse. Mêlant ainsi réalité virtuelle et augmentée pour contrôler l’esprit de ses utilisateurs. Hiro, champion de sabre dans le metaverse, et Hiro, livreur de pizzas pour la mafia américaine dans le monde réel: deux mondes vont s’affronter jusqu’à la victoire du bien sur le mal.

METAVERSE, AU-DELÀ DU RÉEL…

Comme Neal Stephenson a bien imaginé le metaverse pour décrire un monde virtuel parallèle accessible à tous! Dans ce monde parallèle, grâce à notre avatar, comme le cas de Hiro, le champion de sabre, nous pouvons nous mouvoir et interagir avec des objets et l’environnement alentour. Du point de vue de l’utilisation, le metaverse est un deuxième monde (Secondlife.com). Pour ceux qui ne la connaissent pas, l’application Second Life est sortie en 2003. C’est un univers virtuel qui permet à ses utilisateurs d’incarner des personnages virtuels dans un monde créé par les utilisateurs eux-mêmes, qui peuvent concevoir le contenu intégral de leur univers virtuel en ligne comme pour confectionner leurs vêtements, voitures, bâtiments, maisons privées, objets, animaux, parcelles de terrain exclusives et leur monnaie virtuelle. En d’autres termes, du point de vue technologique, le metaverse est une évolution d’Internet, des plateformes de réseaux sociaux et des technologies sociales permettant une représentation numérique des personnes, de l’espace et des produits pour interagir les uns avec les autres. Le metaverse offre la possibilité au monde réel et au monde numérique de se rencontrer, que ce soit dans un espace, une communauté virtuels ou un événement, et cela en ajoutant une autre couche virtuelle aux mondes physique et numérique. Pour avoir une idée pratique sur les espaces virtuels, une récente étude de marché a montré que le marché immobilier du metaverse devrait croître de 31,2% entre 2022 et 2028. La popularité explosive du marché immobilier metaverse fait monter en flèche les opportunités où les investisseurs sont prêts à payer des millions de dollars pour acheter des parcelles de terrain, des bâtiments, des maisons et des magasins sur différentes plateformes. Plateformes immobilières virtuelles en mode metaverse évidemment! Pour les gens à qui peut paraître bizarre le fait de se promener dans une cité virtuelle avec un avatar personnalisé en visitant des boutiques virtuelles pour faire du shopping, puis retrouver ses amis dans un café au sein d’un mall dans le metaverse, il faut juste les informer que des géants comme Samsung, Nike et Adidas investissent des milliards de dollars pour acheter des terrains dans le metaverse! Et surtout quand on sait que l’histoire se répète souvent au moins deux fois. Les booms immobiliers dans les mondes virtuels ne sont pas nouveaux, il faut juste se rappeler des noms de domaine {.com} dans les années ‘90 achetés à dix dollars seulement puis, après spéculation, vendus à des centaines de millions de dollars, à l’instar de Z.com (vendu à 6,7 millions de dollars), Hotels.com (vendu à 11 millions de dollars) ou du fameux nom de domaine Business. com vendu pour la somme vertigineuse de 345 millions de dollars! Je vous laisse le soin de calculer le retour sur investissement pour noter que la valeur du nom de domaine a été multipliée par des millions! Cela me rappelle que lorsque le Wi-Fi a été disponible pour la première fois sur des ordinateurs portables, les équipes de sécurité des entreprises hésitaient à l’adopter dans leurs bureaux et lorsque les smartphones ont explosé sur la scène et que ces appareils sont devenus une nouvelle catégorie à utiliser par les employés dans leur travail, les entreprises ont dû alors rattraper leur retard.

CE QU’IL
FAUT
RETENIR

• Le metaverse est une évolution d’Internet et des technologies sociales permettant une représentation numérique des personnes, de l’espace et des produits pour interagir les uns avec les autres; • La popularité explosive du marché immobilier metaverse fait monter en flèche les opportunités; • Nous n’avons pas besoin d’attendre le futur pour adopter la sécurité nécessaire qui rende le voyage plus sûr pour nos avatars aussi réels et puissants que nos corps physiques.

QUEL DANGER ?

Avec le metaverse, les mondes physique et virtuel vont se mélanger pour une fusion totale. Mais imaginez à quoi pourrait ressembler la nouvelle forme de phishing (technique frauduleuse destinée à leurrer l’internaute pour l’inciter à communiquer des données personnelles ou bancaires en se faisant passer pour un tiers de confiance) dans le metaverse! Il ne s’agira plus d’un faux e-mail provenant de votre banque, mais d’un avatar d’un caissier virtuel demandant vos informations, ou une imitation de l’avatar de votre directeur général vous invitant à une réunion dans une salle de conférence virtuelle malveillante. Certes, comme pour tout nouveau virage technologique, les attentes sont élevées, la concurrence commence à être féroce, l’incertitude et l’apprentissage à la volée sont indispensables à cette évolution du metaverse. Toutefois, nous n’avons pas besoin d’attendre ce futur pour adopter la sécurité nécessaire qui rende le voyage plus sûr pour nos avatars aussi réels et puissants que nos corps physiques. Entre la prophétie du « Samouraï virtuel » et la dernière annonce de Mark Zuckerberg, selon laquelle le groupe a changé de nom pour s’appeler « Meta » et s’orienter vers le futur, vers un univers parallèle dans lequel il sera possible de travailler et de rencontrer des amis au gré d’un avatar, Neal Town Stephenson a écrit sur Twitter (voir ci-haut le tweet original): « Je n’ai rien à voir avec ce que fait Facebook et le metaverse, à part le fait évident qu’ils utilisent un terme que j’ai inventé dans Le Samouraï virtuel! ». En d’autres termes, on peut dire que le metaverse de Mark Zuckerberg est une inspiration du metaverse de Neal Stephenson. Sauf que si on est sûr que Hiro utilise son sabre virtuel pour faire triompher le bien dans le metaverse, on n’est pas tellement sûr à quoi va servir le sabre Zuckerberg et quelles sont ses intentions, surtout qu’on se souvient encore des scandales de fuite des données avec Facebook lorsqu’on travaillait encore dans le monde physique sur Terre!

Par WISSEM OUESLATI 

Expert IT & E-commerce

Mai 2022 • N° 285 Le Manager

FULL PAYPAL EN TUNISIE EN 2021 EST-CE QU’UN RÊVE PEUT DEVENIR RÉALITÉ ? « ON N’EST PAS LE MEILLEUR QUAND ON LE CROIT, MAIS QUAND ON LE SAIT » — MORPHEUS

Morpheus: Faisant suite à une réunion à Paris, avec des responsables de PayPal, Anouar Maârouf, ministre des TIC, a annoncé au micro de Wassim Belarbi qu’une solution pourrait être envisageable. Au lieu de passer par des comptes bancaires aux USA, comme l’exige PayPal et l’interdise la loi tunisienne, une solution basée sur les cartes bancaires pourrait être mise en place.

Mouwaten Tounsi: Il y a une erreur je crois. Anouar Maârouf n’est plus ministre des TIC. Il a été nommé en 2016 ministre des Technologies de l’information et de l’Économie numérique dans le gouvernement de Youssef Chahed. Depuis mars 2020, c’est Fadhel Kraiem qui est l’actuel ministre des Technologies de la communication.

Morpheus: T’as raison cher Mouwaten Tounsi. Ce discours a été prononcé sur les ondes de Radio Express Fm en mars 2017 par l’ex-ministre des TIC Maârouf dans le gouvernement de Youssef Chahed.

Mouwaten Tounsi: Ok, mais après le gouvernement de Youssed Chahed, on a eu le gouvernement d’Elyes Fakhfakh puis maintenant celui de Hichem Mechichi et qui sait encore !

Morpheus: Ce discours reste encore (malheureusement) valable aujourd’hui après 4 ans presque. Il est d’actualité ces jours mêmes.

Mouwaten Tounsi: Je suis confus ?

Morpheus: Tu n’es pas le seul. Moi aussi, je le suis !

Mouwaten Tounsi: Explique-moi Stp ?

Morpheus: Depuis quelques mois, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi, s’est engagé lors d’une séance organisée par la Commission des finances, de la planification et du développement au parlement qu’il débloquera PayPal en Tunisie avant la fin de cette année (2020).

Mouwaten Tounsi: Je suis de plus en plus confus, je suis allé sur le site de PayPal.com, j’ai trouvé la Tunisie dans la liste des pays disponibles. Même notre drapeau y figure. J’ai pu m’inscrire avec un numéro mobile tunisien et j’ai ouvert un compte en 5 minutes avec mon adresse tunisienne. À ce titre, j’ai remarqué que ni le Liban ni la Turquie ne sont dans la liste des pays acceptés par Paypal alors que la Tunisie existe bel et bien ! C’est quoi le problème alors si nous avons le doit d’ouvrir un compte PayPal ? Est-ce que j’appelle notre gouvernement pour l’informer de ma découverte : PayPal existe pour les Tunisiens.

Morpheus: J’adore le sens de l’humour des Tunisiens malgré tout ce qui ce passe dans votre pays actuellement, vous gardez toujours votre côté Funny !

Mouwaten Tounsi: En vérité, on n’a pas tellement le choix ! Cette situation me rappelle la citation de plusieurs philosophes, lorsque quelqu’un est dans la prison, il est libre (car il n’y a plus d’autre choix).

Morpheus: Pour te simplifier la chose, PayPal classe les pays selon trois niveaux: le niveau zéro où PayPal est carrément indisponible pour les résidents de ces pays, comme c’est le cas pour le Liban ou la Turquie. Le niveau 1 où on peut seulement envoyer de l’argent et le niveau 2 où on peut envoyer et recevoir de l’argent sans restriction, c’est le niveau complet (full). Pour la Tunisie, on peut depuis son compte PayPal envoyer seulement de l’argent mais on ne peut pas recevoir de l’argent depuis d’autres comptes PayPal. C’est ce problème d’encaissement de l’argent ou des paiements que les ministres évoquent depuis des années. Par abus de langage, ils disent avoir déloqué PayPal. Ils entendent par là plus précisément débloquer la réception de l’argent et les paiements internationaux, en devise étrangère depuis différents comptes PayPal. Ce qui n’est pas possible actuellement ou pour le moment (pour être plus précis en décembre 2020).

Mouwaten Tounsi: C’est plus clair maintenant. Mais pourquoi nous, Tunisiens, nous ne sommes pas encore en mesure de profiter de ce full service d’envoi et réception d’argent ?

Morpheus: De par la fameuse loi datant de 1976 (loi 76-18), en tant que Mouwaten Tounsi résident en Tunisie, il vous est interdit de détenir des avoirs à l’étranger. Sur le plan réglementaire, vous avez trois obligations : Une obligation de déclaration, c’est-à-dire vous devez déclarer tous vos avoirs à l’étranger. Une obligation de rapatriement, c’est-à-dire vous êtes tenus de rapatrier tous vos avoirs à l’étranger en Tunisie. Et la troisième est une obligation de cession, c’est-à-dire que vous êtes tenus de convertir tout votre argent en devises en dinars. Comme expliqué, ces obligations découlent de la loi numéro 76-18, du 21 janvier 1976 qui, néanmoins, prévoit quelques exceptions à la stricte règle telle que l’allocation touristique, les frais de scolarité ou la Carte Technologique Internationale.

Mouwaten Tounsi: Et maintenant, avons-nous une chance avec PayPal ? Qui est derrière ?

Morpheus: Pour la question « Qui est derrière ? » : L’an 2000 a été marqué par le vrai démarrage de PayPal, sous l’impulsion d’Elon Musk. L’homme qui a réussi à changer le monde, avec le lancement de SpaceX, une entreprise fondée en 2002 dans le domaine de l’astronautique, a remporté un contrat avec la NASA pour le ravitaillement de la Station spatiale internationale. Il s’agit de la toute première société privée à réaliser cet exploit. Depuis, ses fusées Falcon étaient devenues les premiers véhicules privés de toute l’histoire à conquérir l’espace. Il a également lancé ces dernières années l’entreprise Neuralink dans le but de créer une interface entre les humains et les machines. D’ailleurs, c’est le rêve éternel des Transhumanistes de fusionner les hommes et les machines. C’est aussi le rêve de tous les membres du mouvement H+ (le terme transhumanisme est symbolisé par «H+») souvent employé pour désigner l’amélioration humaine, celui de l’immortalité et de la vie éternelle. Musk a annoncé que Neuralink venait d’obtenir l’approbation des autorités sanitaires américaines pour des tests, pour les premières implantations humaines. Et pour la question « Avez-vous une chance pour le PayPal ? » donc tout dépendra de vous et de ce que vous allez créer la prochaine décennie dans votre pays encore en révolution !

Mouwaten Tounsi: Quel est votre avis ou votre prédiction ? Est-ce qu’un rêve peut devenir réalité ? N’es-tu pas le Dieu des rêves ?

Morpheus: On ne prédit le futur que pour les gens simples, les braves construisent leur propre avenir. On ne découvre pas le monde mais on le crée. T’as raison. Morpheus est le dieu des rêves de la mythologie grecque mais je te rappelle aussi que: Tout rêve peut devenir réel si on le sait comme dans ma citation (Morpheus dans The Matrix) : « On n’est pas le meilleur quand on le croit, mais quand on le sait »

Par WISSEM OUESLATI 

Expert IT & E-commerce

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N° 270 • JANVIER 2021 • Le Manager

“Bravo CZ, t’as gagné!” 

La nouvelle guerre des cryptomonnaies 

Dans un précédent article (mars 2022) intitulé «Selon Changpeng: va-t-on vers la fin prochaine du B2TJ?», on avait abordé en détail le sujet de la plus grande plateforme mondiale d’échange de cryptomonnaie Binance. Comment en seulement quelques années un empire mondial a été créé par son fondateur, le Chinois Zhao Changpeng, patron de Binance, qui est communément appelé CZ désignant les initiales de Changpeng Zhao.

En novembre 2022, un autre coup de tonnerre, après celui de l’effondrement de Luna (article de juillet 2022), vient de frapper encore tout l’univers de la crypto après l’annonce du dépôt de bilan de la deuxième grande place d’échange de cryptomonnaie FTX et la démission de son fondateur et directeur général, Sam Bankman-Fried. Une chute qui a pris de court tous les acteurs de la cryptomonnaie et envoyé des ondes de choc dans toute l’industrie de la crypto. Comment cette tornade a-t-elle commencé? Que s’est-il passé? Quelle relation y a-t-il avec la première place d’échange Binance ou plus précisément quelle relation entre FTX et CZ, le patron de Binance?

SBF, UNE STAR EST NÉE

Sam Bankman-Fried, connu par ses initiales SBF, est un homme d’affaires et investisseur américain qui a fondé cette plateforme centralisée d’échange de cryptomonnaies FTX, basée aux Bahamas. Il avait commencé son projet de trading de cryptomonnaies en exploitant les différences de prix des actifs numériques entre les différents pays du monde. Cette différence de cours lui avait permis ainsi de dégager 20 millions de dollars dès le premier mois. C’est en 2018 que l’entreprise a prospéré en réalisant un million de dollars par jour! Durant cette même année 2018, SBF anime une grande conférence sur les cryptomonnaies à Macao, une île chinoise réputée comme étant l’une des villes les plus riches du monde, grâce au développement des activités des jeux d’argent et des casinos. Durant cette conférence, il rencontre différents acteurs de la crypto et commence à être influent en incitant les pays à adopter des réglementations plus souples. Avant d’entamer ses 30 ans, SBF accumule une fortune estimée à plus de 17 milliards de dollars, faisant de lui la personne la plus riche de sa génération. Il s’est engagé politiquement, en étant l’un des principaux donateurs du Parti démocrate américain, en donnant plus de dix millions de dollars pour la campagne présidentielle de Joe Biden de 2020 et plusieurs dizaines de millions de dollars en 2022. Il est même sélectionné par le magazine Time comme l’une des cent personnalités les plus influentes du monde. En mai dernier, SBF acquiert 7,6% des parts de l’entreprise Robinhood qui est une société américaine de services financiers comptant plus de 13 millions d’utilisateurs en 2020. FTX (cette plateforme fondée par SBF) a réalisé un bénéfice net de 388 millions de dollars en 2021 et l’entreprise est évaluée à 32 milliards de dollars. En août dernier, la plateforme FTX a réalisé un volume quotidien moyen d’échange de 9,4 milliards. Elle investit dans des partenariats comme avec le joueur de football américain Tom Brady, qui a remporté 7 Super Bowls, faisant de lui le joueur le plus titré de l’histoire de la National Football League. Tom Brady vient d’investir 600 millions de dollars dans FTX.

LA CHUTE VERTIGINEUSE DE FTX ET SBF

Le 11 novembre 2022, FTX annonce brusquement et brutalement que Sam Bankman-Fried démissionne de son poste de PDG et que l’entreprise est déclarée en faillite. La plateforme bloque alors tous les portefeuilles de plus d’un million de ses clients. Ceux-ci n’ont désormais plus aucun accès à leurs actifs en crypto et le célèbre SBF perd 94% de sa fortune en une seule journée. A la suite de la faillite confirmée de FTX, 240 milliards de dollars de capitalisation sur le marché des cryptomonnaies ont été tout simplement effacés. La plateforme doit une lourde ardoise de trois milliards de dollars à ses gros créanciers et SBF. FTX et les sociétés affiliées créées par Sam Bankman-Fried ont été placées sous la protection du chapitre 11 de la loi des faillites du Delaware. Le liquidateur nommé en remplacement de SBF et chargé du processus de liquidation du groupe déclare n’avoir jamais vu une telle absence de fiabilité des informations financières. Il était stupéfait de l’ampleur de la mauvaise gestion de l’entreprise, qui n’avait même pas d’équipe de comptabilité. Soupçonné d’avoir détourné des fonds de ses clients, Sam Bankman-Fried est invité à une conférence organisée par le New York Times à la fin du mois de novembre. Il y participe à distance depuis les Bahamas, contre l’avis de ses avocats, déclarant que sa fortune a été réduite à environ 100 mille dollars. Interrogé lors de l’émission matinale américaine Good Morning America, il se déclare responsable de la faillite de son empire par ses manquements en matière de gestion des risques. Il dit aussi avoir manqué de vigilance mais se défend de toute malhonnêteté, surtout que quelques jours après la faillite de FTX, deux enquêtes criminelles ont été lancées et ont démontré rapidement d’importantes fautes de gestion.

LE PATRON DE BINANCE EST-IL IMPLIQUÉ DANS CETTE CHUTE DE FTX?

L’empire de SBF s’écroule… et tout le secteur de la cryptomonnaie est en deuil. Mais ce qui est à souligner, c’est que durant les deux jours précédant la chute de FTX, Binance, par l’intermédiaire de son patron CZ, avait proposé et annoncé publiquement son intention de racheter FTX. Toutefois, il change rapidement d’avis et retire sa proposition. Il faut comprendre l’historique pour pouvoir bien analyser la situation. En effet, en 2019, CZ a investi 900 millions de dollars dans FTX qui devient la deuxième plus grande plateforme mondiale derrière Binance. Le 2 novembre 2022, selon un rapport de CoinDesk, un site d’actualité spécialisé dans le bitcoin et les cryptomonnaies, des informations d’insolvabilité circulent et pointent du doigt Alamanda Research, l’entreprise gérante de la plateforme FTX et toutes les activités du trading. Le fonds de l’entreprise reposait principalement sur un jeton (token) de l’exchange FTX (FTT), donc plusieurs milliards de dollars de prêts reposent seulement sur ce jeton virtuel FTT. Imaginez donc la catastrophe dans le cas où le cours du token FTT plongeait, ce qui est très probable dans un environnement fragile et un marché très volatil. A la suite de cet état catastrophique, le patron de Binance a annoncé le 6 novembre qu’il allait liquider l’ensemble de ses avoirs en FTT et, par conséquent, l’ensemble du marché avait réagi négativement. Le 8 novembre, CZ et SBF annoncent conjointement le rachat de FTX par Binance afin de sauver FTX. Il n’en reste pas moins que le suspense n’a pas trop duré et on n’a pas beaucoup attendu pour savoir en moins de 48 heures que Binance a finalement renoncé à racheter la plateforme FTX. Donc, les clients de FTX retirent leurs fonds en masse de crainte que la société ne fasse faillite. Au bout de 48 heures, 6 milliards de dollars sont retirés de la plateforme! Le patron CZ justifie ce retrait soudain par le fait que Binance vise une introduction en Bourse prochainement aux États-Unis, alors qu’il y a une mauvaise gestion de fonds de la part de SBF avec une probable enquête et des poursuites judiciaires des autorités américaines. La toile n’a jamais été aussi agitée, surtout que SBF affirme que CZ a manipulé le marché, à cause de son propre tweet, se faisant passer pour le héros sauveur, alors qu’il était le responsable de la faillite de la plateforme FTX et surtout que SBF confirme son opinion dans un récent tweet le 9 décembre: C’est clair que, de par sa mauvaise gestion, SBF est bien responsable de la chute de l’empire FTX, mais CZ, le patron de la plateforme de Binance, est aussi un acteur principal dans cette affaire. La question qui se pose est la suivante: est-ce que CZ a voulu vraiment sauver FTX ou bien est-ce un pur coup de manipulation dans un marché guidé par des géants requins. Y a-t-il lieu de penser que CZ est bien heureux de la chute de son concurrent direct SBF. Un autre chapitre vient de commencer, surtout que Sam Bankman-Fried vient d’être récemment arrêté par la police aux Bahamas. L’histoire est alors loin d’être finie, surtout dans un marché de cryptomonnaie en pleine effervescence depuis le début de l’année 2022.

A suivre…

Par WISSEM OUESLATI 

Expert IT & E-commerce

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Janvier 2023 • N° 292 Le Manager

FinTech l’illusion ! À suivre…

Selon une étude faite fin 2020, conjointement par la Banque mondiale, le Cambridge Center for Alternative Finance et le Forum économique mondial, le marché de la Fintech poursuit son essor et continue à aider les citoyens à élargir leurs accès aux services financiers durant toute la période de la pandémie Covid-19. Et cela est particulièrement très fort dans les marchés émergents avec une forte croissance de plusieurs nouveaux types de services financiers numériques.

Ces FinTech…

Les FinTech sont généralement connues depuis ces dernières années sous la forme de nouvelles Startups qui bouleversent la finance grâce à l’application de nouvelles technologies simplifiant la vie des utilisateurs (Notre vie). Par exemple, “Money without borders” n’est pas seulement un slogan publicitaire de TransferWise mais une vérité expérimentée. En effet, cette entreprise de transfert d’argent international de pair-à pair a été lancée en janvier 2011 à Londres par deux Estoniens, Kristo Käärmann et Taavet Hinrikus, qui avaient remarqué à cette époque, lorsqu’ils étaient étudiants, que les frais d’un transfert d’argent à l’étranger appliqué par les banques sont assez élevés. Ils pouvaient même devenir extrêmement coûteux suivant les devises en question. D’où leur idée à la base de créer une FinTech offrant un service de transfert d’argent international, de conversion entre devises avec de faibles frais et de meilleurs taux de conversion par rapport aux autres solutions de conversion des devises. Actuellement, TransferWise possède huit succursales dans le monde dont Tokyo, New-York, Sydney et Tallinn et elle doit son succès à la possibilité qu’elle offre d’envoyer de l’argent à l’étranger à coût réduit par rapport aux banques traditionnelles. Depuis trois années, TransferWise 2018 offre un nouveau produit intitulé « un compte Borderless » (compte sans frontière), sorte de compte de paiement multidevises 100% ouvert à distance. L’ouverture de ce type de compte est 100% gratuite permettant au client de bénéficier d’un compte bancaire multidevise avec un IBAN (International Bank Account Number) officiel reconnu internationalement et surtout reconnu par les banques classiques. Et c’est dans cette logique de bouleverser la finance que TransferWise vient de changer de nom il y a quelques jours pour devenir « Wise ». Et dire que ce n’est pas seulement les services d’une société de transfert d’argent créée il y a dix ans, pour mettre en valeur tous les services financiers, produits, le portefeuille élargi de services offerts par «Wise» ex «Transfer-wise» comme le compte bancaire personnel, compte bancaire professionnel borderless, et services spécifiques pour connecter les acteurs impliqués dans la Fintech comme par exemple : Xero (une plateforme de comptabilité), Monzo (banque en ligne) ou GoCardless (service de paiement récurrent). Un autre célèbre exemple de banque non conventionnelle est la FinTech mondiale d’origine allemande connue sous le nom N26.

Au départ, c’était une startup en FinTech qui a évolué pour obtenir une licence bancaire complète de la part de l’autorité de supervision financière allemande et la Banque Centrale Européenne et devenir une banque en 2016. Ainsi, elle peut offrir des produits bancaires avec une totale garantie et une complète sécurité des fonds des clients.

Durant la crise

La crise Covid-19 a impacté évidemment l’économie dans son ensemble, mais la FinTech a été moins impactée du fait qu’elle se base en grande partie sur le paiement à distance, sachant fort bien que l’économie mondiale depuis la Covid-19 tourne autour d’Amazon et ses semblables. Le e-commerce est devenu la star planétaire durant les confinements répétitifs car tout le monde achète en ligne en utilisant le paiement à distance pour commander sur Internet. Durant cette double crise sanitaire et économique, l’accès à des services de paiement est essentiel pour la réduction du contact physique et pour la relance de la croissance économique grâce aux innovations des Fintech aidant à réduire le coût des services et permettant d’atteindre plus de personnes. Dans le contexte de cette crise, on a observé que les Fintech commençaient à proposer des crédits comme l’a déjà fait le leader de N26 en proposant des crédits à distance pour ses clients résidents en Allemagne. On a remarqué aussi que depuis et durant toute la crise, plusieurs startups dans ce domaine

avaient proposé différentes offres de prêts avec une accélération des procédures et des délais relatifs afin de simplifier au maximum l’accès au financement surtout dans cette période de crise économique où le financement devient de plus en plus une question de survie pour les entreprises en grande difficulté. Déjà, plusieurs acteurs de financement participatif (crowdfunding) avaient conclu des partenariats d’exclusivité avec des FinTech et demandaient aux utilisateurs de leur plateforme d’ouvrir des comptes et passer obligatoirement par ces Fintech pour bénéficier du financement participatif. L’étude de la Banque mondiale a relevé que l’industrie de la FinTech a été largement résiliente, «grâce» à la pandémie qui a bouleversé l’économie globale en offrant des services pour les marchés vulnérables tels que les petites et moyennes entreprises. Cette étude, qui a rassemblé des données de 1385 entreprises FinTech, a montré que la plupart de ces entreprises affichaient une forte croissance pour le premier semestre 2020 par rapport à la même période en 2019.

Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont connu la plus forte croissance, en hausse de 40%, l’Afrique subsaharienne et l’Amérique du Nord, toutes deux en hausse de 21%. Les marchés émergents et les pays en développement ont connu une croissance plus rapide que les marchés développés. Avec la Covid-19, la séparation entre l’argent cash et le solde sur un smartphone n’est qu’une illusion, même les consommateurs les plus réticents au changement se sont convertis au numérique pour répondre à leurs besoins bancaires en raison de mesures strictes de distanciation sociale et les banques numériques en sont au centre. La demande d’interactions virtuelles et sans contact a donné naissance à des services financiers plus pratiques et plus attrayants. Ils offrent grâce aux nouvelles technologies des services de paiement similaires aux banques conventuelles mais avec une touche d’innovation et surtout avec des tarifs compétitifs allant jusqu’au gratuit dans une période de crise économique où le gratuit vaut de l’or.

Qu’en est-il de la Tunisie ?

Les règles régissant l’activité et le fonctionnement des établissements de paiement et de ces banques digitales sont définies dans un cadre réglementaire depuis fin 2018. Qu’est-ce qu’on attend alors pour voir notre première banque digitale comme premier établissement de paiement ? Est-ce qu’on en demande trop ou faut-il ne rien espérer ? Car le temps n’est pas si important et rien ne presse ici ! Ou peut-être si on sait que le temps n’est qu’une illusion, alors attendre encore trois années ou dix années de plus est aussi à son tour une pure illusion ! La séparation entre le cash et le digital n’est qu’une illusion. FinTech, À suivre…

Par WISSEM OUESLATI 

Expert IT & E-commerce

• AVRIL 2021 • Le Manager

MORPHEUS ET MOUWATEN TOUNSI (PARTIE II).BITCOIN CHEZ PAYPAL : TOUT NE DÉPENDRA QUE DE VOUS

 

Mouwaten Tounsi : Tu m’as informé récemment que le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie s’est engagé au parlement, lors d’une séance organisée par la commission des finances, de la planification et du développement, à débloquer PayPal. La promesse était d’avoir PayPal business en Tunisie avant la fin de 2020 et la possibilité de recevoir de l’argent et des paiements internationaux, en euro par exemple, dollar américain ou toute autre devise étrangère depuis différents comptes PayPal dans le monde entier.

Morpheus : Effectivement, je t’en ai informé mais je t’ai aussi dit qu’on ne prédit le futur que pour les gens simples, les braves construisent leur propre futur.

Mouwaten Tounsi : Que veux-tu dire ?

Morpheus : 2000 a été l’année du démarrage de PayPal, sous l’impulsion d’Elon Musk, l’homme qui rêve de conquérir le monde, avec le lancement de SpaceX. En fait, il veut coloniser Mars et il a lancé depuis quelques années Neuralink dans le but de créer une interface entre les humains et les machines en les fusionnant ensemble pour former les premiers prototypes H+, ou Transhumanisme. Il s’agit d’un mouvement prônant l’usage des nouvelles technologies afin d’améliorer la condition humaine et l’augmentation des capacités des êtres humains. Et c’est depuis quelques semaines que PayPal a annoncé qu’il va ajouter la crypto-monnaie bitcoin en lançant un service d’achat, de vente et de paiement de crypto-monnaie en 2021.

Mouwaten Tounsi : Je me souviens qu’on a discuté de ce bitcoin. Je crois qu’il valait 5000 $.

Morpheus : On en a discuté, il y a plus de trois ans déjà. À l’époque, sa valeur oscillait en moyenne entre 3000 $ et 7000 $.

Mouwaten Tounsi : Oui, ce fut un CRYPTO MONNAIE BITCOIN ENTREPRISE NUMÉRIQUE N° 271 • FÉVRIER 2021 • 71 ENTRE- PRISE NUMÉ- RIQUE temps et nous nous sommes focalisés en Tunisie sur « Winou PayPal, Winou Trottoir, Winou Pétrole… ». Peux-tu s’il te plaît rafraîchir ma mémoire au sujet du Bitcoin. J’ai perdu le fil avec Winou.

Morpheus : Vous n’avez pas perdu le fil, vous êtes manipulé comme toute personne dans la matrice. On joue avec votre attention tant que vous êtes endormi et vous n’êtes pas conscient que vous rêvez !

Mouwaten Tounsi : Comment le sais-tu ? T’as l’air d’être si sûr ?

Morpheus : Rappelle-toi (réveille-toi) que je suis le Dieu des rêves dans la mythologie grecque. Ce Bitcoin a été créé fin 2008, par un certain Satoshi Nakamoto, dit-on ? Certains racontent que c’est un Japonais de 37 ans, d’autres disent que c’est un groupe de personnes. La seule chose dont on est sûr c’est qu’il n’existe aucune trace officielle de l’identité créatrice du Bitcoin. L’histoire ressemble plutôt à un mythe et non pas trop loin d’un rêve virtuel dans ton monde réel comme dans Matrix ! Techniquement parlant, le Bitcoin, cette monnaie virtuelle, est totalement décentralisé et fonctionne grâce aux utilisateurs sans aucune autorité centrale, à l’inverse des monnaies fiduciaires qui sont des monnaies gérées par des autorités centrales (comme la Banque centrale) telles que notre Dinar tunisien, l’Euro, le Dollar et toutes les monnaies classiques. Ces dernières années, des milliers de monnaies virtuelles intitulées crypto-monnaies ont vu le jour. Le Bitcoin reste la monnaie virtuelle de référence de toutes ces crypto-monnaies sur Internet, ayant le symbole BTC ou ₿. C’est par analogie l’équivalent du dollar des États-Unis d’Amérique ou de l’euro dans la zone Euro. Au départ, en 2009, un seul Bitcoin valait moins de 0.002 $, presque semblable à des jetons d’un Game virtuel. C’est dire qu’avec un seul dollar, on pouvait acheter à l’époque plus que 500 bitcoins ! Même les diamants virtuels du jeu « Free Fire ou Fortnite » sont plus chers aujourd’hui. (Si vous n’avez pas saisi ces dernières phrases des diamants de Free Fire, demandez à vos enfants !).

Mouwaten Tounsi : Et qu’est-ce qui s’est passé depuis la création de ce concept virtuel ?

Morpheus : Beaucoup, beaucoup de choses… Ce n’est plus un concept virtuel, mais une commodité. La valeur d’un bitcoin est très volatile avec des montées très spectaculaires et des baisses vertigineuses aussi spectaculaires. La valeur bitcoin a flirté à plusieurs reprises avec la barre des 20 000 dollars en 2017.

Mouwaten Tounsi : BTC a touché la barre des 20 000 dollars ! Donc si un Mouwaten Tounsi comme moi avait investi un dollar en 2009 (l’équivalent presque d’un seul dinar à cette période), 8 ans après, il aurait eu 10 Millions de dollars (27 Millions de dinars) ! C’est invraisemblable.

Morpheus : Oui, la réalité est parfois plus surprenante que la fiction. Le bitcoin a flirté la barre des 20 000 dollars exactement en décembre 2017, sans jamais la dépasser jusqu’à ce que PayPal annonce, il y a quelques semaines, le lancement d’un service d’achat, de vente et de paiement en bitcoin pour ses 346 millions d’utilisateurs. Ceux-ci pourront acheter, vendre et dépenser du Bitcoin et plusieurs autres crypto-monnaies depuis leurs comptes PayPal. Ce dernier va ainsi permettre de dépenser des bitcoins auprès des 22 millions de marchands et commerçants affiliés. À la suite de l’annonce des grandes institutions financières et de paiement dans le monde comme PayPal et JP Morgan, la valeur du bitcoin a dépassé, le 16 décembre 2020, la barre symbolique des 20 000 dollars, un record historique pour le Bitcoin.

Mouwaten Tounsi : Dites-moi que je rêve ? Comment peut-il grimper de 0.002 $ à 20 000 $ en moins de 10 ans ?

Morpheus : Tant qu’on est dans la Matrice, il n’y a pas de différence entre le rêve et la réalité. Mais ce que je peux te confirmer c’est que ces valeurs sont réelles. Au départ, l’envol de la valeur du bitcoin a commencé parce qu’on l’utilisait pour payer d’une façon anonyme sur Internet (Darknet, plus précisément) les drogues, les armes, les faux papiers achetés sur les sites illégaux. Les transactions entre le vendeur et l’acheteur se font obligatoirement en bitcoin, car c’est une monnaie anonyme et décentralisée. Certains la présentaient à son début comme l’argent du crime en raison de l’opacité de son système de paiement qui est différent du système classique des monnaies. Ce qui est paradoxal c’est de voir des personnes partout utiliser fréquemment le bitcoin pour la vente et l’achat des voitures, les maisons et au marché dans une centaine de pays en Asie, en Europe, au continent américain, en Afrique et en Océanie. Il est de plus en plus réglementé à travers le monde. Et bizarrement, Jamie Dimon, PDG de JPMorgan, a qualifié en 2017 le bitcoin de fraude alors que récemment, JP Morgan a annoncé qu’elle sera la première banque à offrir à ses clients la possibilité d’acheter et de détenir du Bitcoin !

Mouwaten Tounsi : Dire deux choses contradictoires, ce n’est pas de la manipulation pour influencer le cours du marché ? Et aujourd’hui, la valeur est restée au-dessus de 20 000 ?

Morpheus : Tout à fait, c’est de la pure manipulation. Vous êtes manipulés. Cher Tounsi, la valeur a dépassé 40 000 $ dès le début de janvier 2021, l’équivalent de 100 millions de dinars tunisiens.

Mouwaten Tounsi : Ça veut dire, je peux vendre et acheter maintenant des bitcoins ou des futures crypto-monnaies potentielles avec PayPal en Tunisie bientôt !

Morpheus : À vrai dire, vous avez doublement raté l’année 2017. Lorsque vous avez raté la négociation avec PayPal durant l’année 2017 et lorsque le bitcoin était, au début de cette même année, à moins de 1000 $.

Mouwaten : Avons-nous une chance de nous rattraper dans le futur et d’avoir PayPal Business, d’utiliser les monnaies virtuelles et conquérir le monde comme on l’a fait il y a des milliers d’années !? Quelle est ta prédiction ?

Morpheus : Vous avez une chance car la manipulation dans le monde ne finira jamais et l’histoire se répète, mais je te rappelle encore qu’on ne prédit le futur que pour les gens simples, les braves prédisent leur propre avenir en le construisant.

Tout ne dépendra que de vous ! Sors de la Matrice et construis ton futur…

Par WISSEM OUESLATI
Expert IT & E-commerce

N° 271 • FÉVRIER 2021 • Le Manager

IOT : E-TOKEN LA NOUVELLE ÉCONOMIE

A la suite de la crise financière de 2008, s’est installée une méfiance persistante envers les institutions financières traditionnelles. Et comme par magie, le Bitcoin est apparu en 2009, juste après cette période de récession. Grâce à la technologie du Blockchain qui lui est associée, il est possible de permettre à deux personnes d’échanger de l’argent (envoyer et recevoir) sans qu’un organisme central soit impliqué dans leurs opérations.

Une économie décentralisée

C’est grâce à cette décentralisation née il y a moins de 9 ans que l’Internet of Tokens s’est rapidement propagé, une sorte de mélange entre une nouvelle propriété intellectuelle et le financement participatif. En d’autres termes, ces tokens sont des actifs numériques émis par les nouvelles entreprises fondées sur la technologie de Blockchain. Ces tokens (ou jetons en français) constituent une monnaie alternative parallèle qui sert à réaliser des échanges et à rémunérer les personnes qui ont assuré le mécanisme des échanges grâce à leur ordinateur , smartphone..

A titre de rappel la blockchain (chaîne de blocs) est une technologie qui permet l’échange des informations d’une façon sécurisée et sans aucune entité centrale. Elle stocke toutes les informations relatives aux échanges réalisés entre ses utilisateurs. Cette blockchain a été très utilisée depuis 2009 pour le transfert d’actifs. Seulement depuis quelques années, elle devient également utilisée pour assurer automatiquement des contrats entre des particuliers et des entreprises, faire de nouvelles applications décentralisées sans aucune entité centrale .

Comment ça fonctionne en absence d’organisme central?

C’est évident : C’est grâce à l’EToken ! Le fonctionnement des contrats, actifs ou applications sans aucune centrale est assuré par les tokens générés par les membres du réseau. Ces derniers ne sont que les investisseurs, les mineurs ainsi que tout type d’utilisateurs. Dans le jargon, les mineurs désignent les super utilisateurs qui déploient la puissance de calcul de leurs équipements tels que les Pc, les laptops et les smartphones pour assurer la sécurité des échanges et le bon déroulement des transactions entre les utilisateurs des tokens. En vrai, ces super-utilisateurs sont des individus (comme vous) qui assurent le bon fonctionnement du réseau grâce à des techniques cryptographiques ; d’où le nom crypto-monnaie. En contrepartie, ces individus sont payés en tokens ou jetons qui deviennent une monnaie d’échange au sein de ces applications et par suite sont employés par les utilisateurs pour réaliser des transactions, offrant une souplesse et une fluidité inédite par rapport aux monnaies traditionnelles appelé « fiat money » ou « monnaie fiduciaire » Grâce à cette économie de tokens, les nouvelles applications utilisant la technologie du blockchain décentralisée deviennent assez fréquentes. Des projets naissent chaque semaine comme des champignons, certains sont d’une utilité inédite pour l’humanité alors que d’autres sèment le doute ou je dirai même sont une incarnation de l’arnaque.

Exemples ?

Dans le domaine de la santé, plusieurs applications utilisent les tokens dans l’industrie des soins de santé. En l’occurrence, DentaCoin relève le défi de développer une plateforme solide avec une variété d’outils pour la santé dentaire. En utilisant la blockchain, l’application fournit un service réunissant les professionnels de la santé, les patients et les fournisseurs afin de créer une nouvelle économie de tokens qui rend les soins dentaires, encore trop chers dans beaucoup de pays, accessibles à tout le monde. Un autre aspect non moins important est celui de la transformation intelligente des déchets électroniques. Le but est de nous assurer que les éléments rares utilisés dans les appareils électroniques modernes seront disponibles pour nos enfants ? La solution c’est qu’on peut récupérer de la valeur de l’appareil électronique que nous avons acheté il y a quelques années ? C’est ainsi qu’Ewaste ce nouveau jeton économique se basant sur la technologie blockchain propose des solutions pour récupérer les anciens produits pour le recyclage, fournissant des matières premières pour une nouvelle utilisation et même un cycle de vie entièrement circulaire. Cette nouvelle économie qui s’appelle Ewaste promet de réunir ainsi tous les acteurs de la chaîne du recyclage : consommateur, vendeur, transformateur, simplifiant ainsi la tâche et toutes les opérations fastidieuses et complexes du processus du recyclage et payé en Ewaste ou E-waste ! Les fans de YouTube et des médias sociaux ne sont pas oubliés par l’économie de tokens. InvestFeed une plateforme de réseau social où les utilisateurs peuvent établir des relations professionnelles, apprendre, gérer leur portefeuille ; ils ont ainsi la possibilité de gagner et d’échanger des crypto-monnaies. Ça veut dire pratiquement grâce aux Likes ou aux partages de vos posts multimédia ou vidéos par votre communauté que vous gagnez de l’argent . Bien évidemment c’est en tokens ou jeton appelés IFT (abréviation de Invest Feed) utilisés sur le site www.investfeed.com Et la liste est très longue ; On peut construire de nouveaux modèles de pair à pair dans tous les domaines afin que les individus puissent tout échanger ; électricité, stockage, hébergement…. c’est dans le cadre ICO (Intial coin offering expliqué dans le numéro précédent) qu’on a la possibilité d’anticiper l’acquisition des tokens afin de devenir des actionnaires en achetant les jetons numériques dans une phase de pré-lancement. Au fil du temps ces tokens auront plus de valeur et peuvent être échangés contre une monnaie traditionnelle L’ Internet of Tokens ou IOT attirera de plus en plus le regard et l’intérêt de tous les économistes , des banquiers, des entrepreneurs, des décideurs, des chercheurs et des journalistes. Les nouveaux nés de la prochaine décennie connaîtront moins l’Euro ou le Dinar: E-token est la nouvelle monnaie du E-monde..

Par WISSEM OUESLATI 

Expert IT & E-commerce

DÉCEMBRE 2017 • N° 236 LeManager

 

ESTONIE, L’UTOPIE STARTUPIENNE

L’Estonie est le seul pays au monde qui, depuis deux ans, offre l’e-résidence permettant d’accéder à l’ensemble de ses services administratifs. Ceci est aussi valable pour les Tunisiens, même pour ceux qui n’ont jamais foulé le sol estonien. Il faut juste aller récupérer sa carte d’e-identité dans l’une des 37 ambassades de l’Estonie dans le monde. (Malheureusement, il n’en existe pas en Tunisie.) Le pays vise à atteindre 10 millions d’e-résidents, d’ici 2025 (pour une population actuelle de seulement 1.3 million d’habitants!). 

En Estonie, tout se fait à distance 

Pour conclure des affaires dans (ou avec) l’Estonie, il faut être soit résident ou un e-résident (je fais partie de cette deuxième catégorie). Ce qui est très important à souligner est que tout peut se faire à distance, y compris les procédures administratives. Déjà ce pays est considéré comme l’un des meilleurs endroits en Europe pour créer sa société. En effet, 18 minutes sont plus que suffisantes. Le tout se passe sur Internet, bien évidemment.

 L’Estonie : c’est un voyage dans l’espace et dans le temps 

Non content de ce qui a été réalisé, le gouvernement estonien vient de lancer, le 18 janvier dernier, une toute nouvelle initiative intitulée “Startup Estonia”. Le but de ce programme est d’enrichir l’écosystème estonien et de créer le berceau de nouvelles success stories internationales. Cela a été fait en associant et en unissant le meilleur des startups, des incubateurs, des accélérateurs du secteur privé et du secteur public. Le titre “Meilleur endroit pour lancer une entreprise en Europe” ne suffit plus. L’Estonie vise le premier rang mondial. 

Big Successful Estonian Mafia Family 

C’est une expression qui est devenue la “marque” de la communauté startupienne locale. Elle est aussi le slogan d’un programme visant à atteindre les 1000 startups d’ici 2020. Startup Estonia veut projeter une image fiable et prospère du paysage économique et des entreprises estoniennes. Afin de pouvoir faire tout cela, ce programme dispose d’une enveloppe de 7 millions d’euros de la part du Fonds européen de développement régional. Les startups estoniennes s’étalent sur tout le spectre et il est donc difficile de les classifier, bien qu’on remarque une légère prédominance des secteurs de l’IT et du B2B.

 Startup Visa : Schengen, valable jusqu’à 5 ans ! 

Comme l’indique bien son nom, Startup Visa permet aux entrepreneurs étrangers de s’installer en Estonie pendant 18 mois et de démarrer leurs entreprises … sans condition aucune ! Il faut juste bien pitcher son projet et business model et arriver à convaincre un comité composé d’entrepreneurs. 

Résultat : l’Estonie compte aujourd’hui plus de 400 startups, dont environ 90% dans l’early stage. 

Le visa Startup long séjour attribué est de type Schengen. Cela implique une résidence temporaire en Estonie (jusqu’à 18 mois) et la permission d’un court séjour dans tous les pays de l’espace Schengen (jusqu’à 90 jours). Il est à noter qu’avoir une société estonienne n’est pas obligatoire pour pouvoir profiter de ce type de visa. Ceci n’est exigé que si vous envisagez de rester plus de 18 mois. Dans ce cas, l’ouverture d’une entreprise devient une condition préalable pour demander le permis temporaire pour l’entrepreneuriat donnant la possibilité d’y séjourner pendant une durée qui peut aller jusqu’à 5 ans. 

Je veux lancer ma startup estonienne: que dois-je faire ?

 Remplir un formulaire. C’est tout ce qu’il faut pour accéder au programme. Cerise sur le gâteau, ledit formulaire est accessible sur Internet via l’adresse suivante: startupestonia.ee/visa/founder. Pour les entrepreneurs qui ont établi leur entreprise en Estonie et souhaitent y séjourner plus longtemps, il est possible de demander un permis de séjour temporaire d’une durée pouvant atteindre cinq ans. Les familles des entrepreneurs-aventuriers sont, elles aussi, les bienvenues ! 

$$$$$ ?

 L’examen de la demande du visa Startup, par le comité mentionné ci-dessus, est totalement gratuit. Si votre demande est acceptée, en revanche, il faut payer une facture de 60€ pour un court séjour ou 80 € pour un long séjour. C’est moins cher qu’un visa touristique en France ! Avec l’essor des startups estoniennes, le besoin de recrutement des talents devient plus important que jamais. Jusqu’à présent l’Estonie recrute ses talents principalement auprès des pays suivants: Ukraine, Russie, Bélarus, États-Unis et Royaume-Uni. Espérons qu’elle s’intéressera bientôt à la Tunisie.

Par WISSEM OUESLATI 

Expert IT & E-commerce

leManager • MARS 2017 • N° 228

JE RÊVE D’UNE BANQUE 4.0 INCOLORE !

 

Une banque rapide, gratuite et pour tous les citoyens du monde sans exception, même pour les gens qui n’ont ni  passeport rouge ni bleu, voire un passeport de couleur verte ! Est-ce possible ou est-ce une fiction ? Un rêve à l’instar de  la publicité de Gad Maleh : je rêve d’une banque ? … Je rêve dune banque qui soit faite spécialement pour moi ! 

Kristjan, Francisco (A gauche dans la photo), Bernardo , Gustav, Dragos, Jordan, Erko, Maido,Helen , Anna , Alice, Anett, Jack et Kristjanis 

En 2017 

En 2017, le terme Bitcoin était le deuxième  sujet le plus recherché sur Google après  le terme de tempête Irma Hurricane.  Bitcoin, cette monnaie purement virtuelle, a atteint un record mondial de  20000 $. Toutes ces informations ne  laissent plus indifférentes les banques  et l’écart entre la banque classique et la  néo-banque est devenu très grand ! Et  des plus fréquentes questions : comment  dépenser ses crypto-monnaie dans la vie  quotidienne au supermarché, transport,  santé, médicament ? En d’autres termes,  comment démocratiser les crypto-monnaies dans un usage quotidien banal pour Tata Fatma. 

Une crypto-banque ? 

Ce qu’on appellera les banques crypto  vont permettre à des détenteurs de cryptomonnaies de stocker ces dernières dans  un portefeuille sécurisé au même titre  qu’une carte bancaire classique et de les  échanger contre de la monnaie fiduciaire  (Dinars, Dollars, Euros) en fonction de  leurs besoins et achats. Par exemple, vous  achetez une pizza, un pantalon ou une  robe d’une boutique, vous insérez votre  carte bancaire (carte néo-bancaire) dans  le terminal de paiement de la boutique ou  du supermarché. Votre compte sera débité  de 0.010 BTC (presque l’équivalent de 200  dinars actuellement).  

Ce n’est pas exclusif au Bitcoin ; vos autres  cryptos appelés les Altcoin comme Dash,  Cardano Litecoin, Ether et la liste est très  longue… Certaines banques vont même  en plus vous offrir une carte avec votre  propre IBAN complet pour effectuer des  virements inter-banques et des Swift. ! Et  cerise sur le gâteau, tout cela est gratuit et  la banque ne manquera pas de récompenser sa communauté de clients lorsqu’ils  paient avec de la cryptomonnaie. 

Je rêve d’une Banque Incolore 4.0

Tata Fatma passe un séjour chez sa fille  Myriam en Europe et elle veut ouvrir un  compte bancaire. Alors, dans une banque  classique, on lui demanderait son passeport (et précisément la couleur du passeport). Et là la couleur peut être problématique. 

o Tata Fatma : Changer de couleur : je  rêve ?  

o Francisco Bernardo : Non, Tata Fatma  n’en a nullement besoin ! La banque dont  vous rêvez existe et elle s’appelle tout  simplement « Change Bank » et on est  en train de la créer.  

Francisco est le responsable Marketing de « Change Bank » il confie : « En effet, ce  n’est pas par hasard si notre banque s’appelle « Change » car on vise de changer  la banque avant 2020 ! »  

Kristjan, Francisco (A gauche dans la  photo) , Bernardo , Gustav, Dragos ,  Jordan, Erko, Maido, Helen , Anna , Alice,  Anett , Jack et Kristjanis C’est cette équipe  sur la photo qui va changer le monde avec  cette nouvelle banque « Change Bank »  comme son nom l’indique. En poussant  mon interview avec Francisco Bernardo. 

Comment définissez-vous votre banque  4.0 

-Une banque pour tout le monde sans  exception aucune. Egalement, une banque  rapide et gratuite. Stop aux frais de  change exorbitants. Enfin nous disons  stop aux frais de tenue de compte, fini  les banques classiques !  

 « Change Bank » la banque qui oublie  qu’elle est une banque !  

Francisco ajoute : « Notre banque récompensera sa communauté de clients ;  c’est à dire nous payons ceux qui utilisent  fréquemment nos services!! C’est exactement comme une banque qui vient du futur. Cette banque du futur offrira aussi  une Marketplace ou une place de marché  virtuelle exactement comme eBay ou  Amazon, où vous pouvez acheter  avec des Bitcoins ou autre crypto  directement tous vos produits ou  services !  

Bien sûr une banque comme  celle-là ne peut exister que dans  le fameux pays du futur : l’Estonie ! Chez Change Bank, à Metro  Plaza , à Tallinn. Cette équipe  est en train de bâtir la première  banque mondiale, fournissant un  service révolutionnaire à des gens  de partout dans le monde afin de  supprimer les frontières dans le  secteur financier et de veiller à  ce que chaque citoyen ait accès à  des services financiers alternatifs,  mettant enfin fin au monopole  artificiel créé par les régulateurs  

 

STARTUP ACT 

UN PREMIER MAILLON DANS UNE LONGUE CHAÎNE 

Le Startup Act était au coeur d’une conférence-débat organisée par le Conseil  des Chambres Mixtes rehaussée par la présence d’Anouar Maarouf, ministre des  technologies de la communication et de l’économie numérique.  

On reconaît de G à D: Bassem Bouguerra, Anouar Maarouf, Naceur Hidoussi et Mohamed Bridaa 

locaux et les banques traditionnelles.  

Cette banque a été créée pour  vous, les hommes et les femmes  avant-gardistes qui ont assez  souffert du fonctionnement des  banques classiques. Le cercle brisé  du Logo « Change » représente la  capacité de casser la boucle classique et de reprendre de nouveau  le contrôle de notre argent et  biens. La banque veut regrouper  tous les services financiers dans  une plateforme sophistiquée,  permettant des paiements, des  transferts et des investissements  dans le monde entier et avec des  frais nuls ; visant à simplifier et  moderniser la finance mobile, en  mettant l’accent sur la sécurité,  l’efficacité et l’égalité d’accès aux  opportunités. En d’autres termes,  les difficultés de convertir à  chaque fois les cryptomonnaies  en monnaie locale seront abolies  grâce à Change Bank. Vous n’avez  plus besoin de vendre vos Bitcoins  puis chercher un acheteur et subir  des pertes de change. Change Bank  fera tout pour vous, vous n’aurez  qu’à insérer votre carte ! Dans le  TPE ou DAB (au cas où vous croiriez  encore au cash). 

C’est même valable pour les  nomades du monde  

Dans des pays où la bancarisation  des citoyens est un rêve, Change  Bank offrira un compte bancaire  pour les nomades de ce monde juste. Il suffit de disposer un ePasseport ou un passeport incolore. 

 

 

 

Néo-Banque réalité ou illusion

BANQUE EN LIGNE ? BANQUE CLASSIQUE ? NÉO-BANQUE ?  

EXPLIQUEZ-MOI SVP !

La FinTech britannique TransferWise lève près de 300 millions $ (presque 900 millions de dinars tunisiens) ; la  Fintech Revolut cherche à lever un total de 1,5 milliard $ (4 milliards de dinars) ; la Fintech allemande N26 a levé  170 millions $ (plus que 500 millions de dinars) pour tenter de s’imposer aux Etats-Unis et une autre fintech  Klarna suédoise a annoncé avoir levé 450 millions$ (plus qu’ un milliard de dinars) devenant la plus importante  société européenne dans le domaine des technologies de paiement… Ceux qui suivent l’actualité internationale  ont certainement vu défiler ces derniers mois ces titres. 

FinTech, un terme qui est une contraction de deux mots finance et technologie, Finance (Fin) + Technologie  (Tech). Ces FinTech sont généralement  ces nouvelles startups qui bouleversent la  finance grâce aux nouvelles technologies  simplifiant la vie de leurs clients. Qui  sont ces nouveaux acteurs et comment  ça marche en pratique ?  

Banque en ligne et néo-banque? Le modèle de la banque traditionnelle est  en train de se réinventer ces dernières an nées pour s’adapter aux nouveaux usages.  La banque en ligne a été en effet l’une des  premières étapes de cette transformation  où chacun peut accéder depuis un naviga teur Internet ou une application installée  dans son mobile pour consulter son solde,  faire des opérations ou même demander  un prêt. C’est le cas très classique d’une  banque traditionnelle qui se transforme  en une banque en ligne afin de faciliter  la vie de ses clients et mieux gérer les  délais liés aux opérations bancaires et  les détails relatifs. Mais depuis quelques  années, plusieurs banques d’un nouveau  genre se sont développées : c’est ce qu’on  appelle les néo-banques. Ces dernières  sont des établissements de paiement qui  proposent des services à une clientèle  hyper connectée en s’appuyant sur les  nouvelles technologies émergentes. Ces  néo-banques sont des banques digitales  accessibles exclusivement via naviga teur web ou application mobile. 

Quelle différence alors entre  néo-banque et une banque en  ligne ? 

La différence la plus importante entre  néo-banques et banques en ligne repose  sur leur nature, car les banques en ligne  sont en effet systématiquement liées à une banque classique (parfois plusieurs  banques de réseau) et elles utilisent l’infrastructure déjà existante de la banque  classique pour assurer les opérations  exécutées par le client sur Internet. En  revanche, les néo-banques sont des établissements de paiement ayant obtenu  généralement une licence d’institution  de paiement. Leur succès est dans leur  capacité à offrir des services de paie ment comme ceux des banques mais avec  beaucoup d’innovation grâces aux nouvelles technologies (simplicité, fluidité,  ergonomique) et surtout des services  avec des tarifs compétitifs et parfois  même gratuits ! 

Une banque en ligne est une banque  « traditionnelle » (Banka dans notre  lexique), la néo-banque offre, elle, les  mêmes services de paiement que la  banque classique sauf qu’elle est par  définition une institution de paiement  et c’est la différence avec la banque en  ligne classique. En d’autres termes la néo-banque n’a pas besoin de licence bancaire  pour fonctionner. Ce qui veut dire plus  précisément qu’il n’y a pas de garantie  bancaire. Dans le cas de figure où cette  institution de paiement fait faillite, vous  pouvez perdre votre argent déposé chez  cette institution ou néo-banque (il n’y  a pas de garantie des dépôts bancaires)  et bye bye à votre argent !  

Mais le monde change vite ces trois  dernières années, car certaines de ces  néo-banques sont devenues des « traditionnelles » banques avec des garantie  de dépôt. L’incarnation de ce modèle est  la néo-banque allemande “N26” qui a été  au départ une institution de paiement et  qui a fini par obtenir en 2016 une vraie  licence bancaire complète comme propre  licence bancaire (elle s‘appelait avant  2016 Number 26). L’autorité de supervision financière allemande et la Banque  centrale européenne lui ont accordé une  licence bancaire avec le statut complet  d’une banque, c’est à dire comme une  banque “traditionnelle ” qui peut offrir  des produits bancaires avec une totale  garantie et une complète sécurité des  fonds des clients allant jusqu’à 100 000  € par client! Encore plus récent, c’est  la néo-banque anglaise Revolut qui est  devenue en 2019 une « traditionnelle »  banque grâce à l’obtention d’une licence  bancaire lituanienne (Lituanie c’est un  autre sujet aussi important). Elle offre désormais des comptes courants complets  aux particuliers et aux entreprises, bien  sûr avec des garanties aux utilisateurs de  la banque qui couvrent les clients en cas  d’insolvabilité à hauteur de 100 000 €.  

Et la liste est longue de ces pure-player de  la Fintech qui deviennent de « vraies »  banques traditionnelles comme Orange  Bank en France qui devient aussi une  banque avec une licence bancaire.

Actuellement la plupart des néo-banques  sont de plus en plus nombreuses à obtenir  leur licence bancaire ou à être rachetées  par des banques ou des groupes bancaires. Et en Tunisie, les règles régissant  l’activité et le fonctionnement des établissements de paiement sont définies  clairement dans un cadre réglementaire  depuis décembre 2018. Qu’est-ce qu’on  attend pour avoir notre première néo banque ? Dans la même vague d’espoir  après l’élection de notre Président Kais Saïd, et dans le cadre de cette euphorie  populaire, peut-on espérer la création  de notre e-banque ? Et changer notre e-monde.  

Qui dit e-Monde dit Monde car la séparation n’est qu’une illusion… Néo ! 

Wissem Oueslati

LeManager • N° 257 • NOVEMBRE 2019